en 1782, "l'approche en est pénible de toutes parts"





"Cette paroisse est située entre plusieurs coteaux fort escarpés et élevés, au pied desquels passe le ruisseau d'Etze qui fournit peu d'arrosement aux prés qui l'avoisinent, à cause de l'enfoncement de son lit.

Le bourg ne renferme que quatre maisons y compris le Presbytère. il occupe le cantonnement le plus isolé et le plus désert, de sorte que l'approche en est pénible de toutes parts à cause de la pente rapide et des rochers considérables de ces coteaux. Le surplus de la paroisse est formé de 9 villages et 4 hameaux, ce qui, en général, renferme environ 60 maisons. il y a en outre 3 moulins à grains qui sont de peu de considération.

Les terres ne produisent que de médiocres récoltes en seigle et en blé sarrazin à cause du terrain sec; graveleux et garni en général de bruyères et rocailles. Les prés, n'étant arrosés que par les eaux pluviales, ne donnent que peu de fourrage.

Il n'y a pas de bois de haute futaie, mais seulement quelques petits bois taillifs et des arbres épars à l'entour des possessions qui fournissent à peine pour la consommation des habitants.

Il ne s'y tient auvune foire ni marché. Il n'y a même aucune grand'route qui facilite le commerce. Les habitants qui ne recueillent pas de quoi fournir à la subsistance de leurs familles vont se pourvoir au marché d'Aurillac et plusieurs sont contraints de s'expatrier pour se procurer dans les provinces voisines des facultés pour acquitter les fortes charges auxquelles leurs biens sont asservis.

Les différents seigneurs qui exercent la justice et qui perçoivent des rentes dont le Sr de Jugeal de La Bontat, à Sainte Illide; le Sr de Liguerac, à Saint Chamant, le Sr Capelle, Conseiller au Présidial d'Aurillac. Le Chapitre Saint Géraud d'Aurillac et la communauté des prêtres de Laroquebrou perçoivent aussi quelques rentes.

Le prieur-curé de la paroisse perçoit la dîme à la 11ème gerbe et à la 25ème suivant les cantons, ce qui fait un objet de 300 l. Le casuel est de 30 l.

Observations de Jacques Daslosse, contrôleur du vingtième en 1782

en 1824, "presque tous les hommes émigrent"




"La commune de Saint Victor, bornée au nord par celle de Saint Santin, à l'ouest et au sud par celle d'Ayrens, et à l'est par Nieudan, fait partie du canton de Laroquebrou et de l'arrondissement d'Aurillac.

Elle st arrosée par les ruisseaux du Meyrou et de Prallat; les rivières de Saint Victor, d'Etze ou d'Aize et de Soulane la limitent à l'ouet et au nord.

Sa population est de 496 habitants, répartis dans un bourg, 14 villages ou hameaux et 51 maisons.

Son territoire est couvert de bois, de rochers, et coupé de ravins profonds; il est froid, maigre et peu fertile; il y a cependant quelques bonnes prairies; les bruyères servent à faire pacager les moutons.


La culture de ce pays est confiée aux femmes; presque tous les hommes émigrent pour exercer l'industrie de chaudronnier ou celle de cordonnier.

L'église, autrefois annexe d'Ayrens, et plaçée sous le vocable de Saint Victor, s'élève sur les ruines de l'ancien château que la famille de Veillan avait donné à la commune.


 
Le petit bourg chef-lieu, à 9 kilomètres au nord ouest de Laroquebrou et à 14 sud ouest d'Aurillac, occupe une position pittoresque, sur un rocher formant presqu'île, dont une petite rivière fait le tour.


Extrait: Dictionnaire Satistique du Département du Cantal, 1824

vers 1900




de gauche à droite: maison d'habitation, Eglise, puis la "barre" comprenant successivement trois batiments accolés: le Presbytère, la Mairie, l'Ecole. A droite de l'école, le préau des élèves, aujourd'hui détruit.